L’Esprit de la Révolution
« Dis-moi ce que tu attends de la traduction, et je te dirai qui tu es. » (Heidegger)
L’auteur analyse ainsi les origines historiques et les fondements linguistiques qui conduisirent à la fin du XXe siècle à réviser la traduction du terme Aufhebung chez Hegel et surtout chez Marx, dont l’équivalent français était jusqu’alors, essentiellement, abolition. Cette retraduction a notamment produit la thèse du « dépassement du capitalisme », par crainte d’une abolition, d’un renversement de ce système. À partir d’un examen des œuvres originales de Marx et de Hegel, de leurs premières traductions, et de l’usage revendicatif d’abolition par les progressistes et révolutionnaires du XIXe siècle, il réfute cette réinterprétation dans laquelle il voit fondamentalement le reflet gauchi d’une pensée euroccidentale. Logée dans une partie centrale du capitalisme développé et dominant, elle pousse une partie de la gauche, y compris d’origine communiste, à s’accommoder de l’idéologie dominante, renonçant ou craignant l’affrontement, la négativité, comme sources du progrès et du changement de société.
Après le débat proprement sémantique sur la traduction, qui nous a conduits à conclure à l’illégitimité d’une lecture strictement et unilatéralement hégélienne de Marx, il reste ce qui constitue à notre sens le débat essentiel, le seul à revêtir une importance pratique actuelle. Il porte un nom unique : « révolution ».
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Caractéristiques
- Pages :
- Langue : français
- ISBN : 9782370711137
- Dimensions : 155 x 240 mm
- Date de sortie : 1/09/2016
Revue de Presse
Lire l’article paru dans la revue Afrique-Asie de septembre 2016.
Car l’utilisation du mot « dépassement » est en réalité une invitation à « dépasser le capitalisme » sans passer par l’abolition du système capitaliste, en faisant l’économie de la révolution. « Abolition », « révolution », deux mots à la connotation négative qui font peur dans les pays développés d’aujourd’hui. Cette « théorie dépassementiste », comme l’appelle l’auteur, a fait florès chez les communistes français modérés.