La Galère
Les tribulations d’un jeune de banlieue à l’âge de la précarité généralisée. Délirant et réaliste, dramatique mais pas triste. De stages en petits boulots, de trafics divers en combines ratées, de colocations hasardeuses en errances malencontreuses et en expéditions improbables, nous suivons les aventures parfois dramatiques mais pas tristes de Jean-Pierre Moineau et de ses compagnons de galère. Ce livre est aussi un roman sur les aventures et les avatars actuels de la langue française.
——-
À la fin du chapitre 2, l’auteur a placé ces quelques lignes que, faute de mieux, nous reproduisons :
Prière d’insérer
L’heure avait sonné. Il fallait qu’il se trouve quelque chose de sérieux à faire.
Au terme d’une enfance ordinaire, entouré de l’affection de ses parents et couvert de plaies et de bosses, suite à des études chaotiques qui ne le conduisirent nulle part, il allait devoir choisir son chemin dans la vie. Après être entré dans la vie, il lui fallait maintenant entrer dans la vie active. Et il y a aujourd’hui plus que l’espace d’un adjectif de l’un à l’autre.
De stage en CDD, de galère en combine ratée, Pierrot allait faire son apprentissage de businessman de banlieue. Ses tribulations auxquelles le lecteur va maintenant assister sont une initiation aux mystères de l’économie de marché.
Le monde postmoderne et globalisé du marché mondialisé a recréé les conditions du roman picaresque où le héros fait des rencontres et connaît mille mésaventures dans lesquelles il se voit entraîné par l’effet de sa quête incessante d’argent pour vivre ou, mieux, survivre.
(Le roman picaresque est comme chacun sait une forme dégradée du roman de chevalerie où la Quête du pain quotidien remplace la Quête du Graal. Et cette quête ne demande pas moins d’héroïsme, de courage, de sens de l’initiative et d’esprit d’entreprise, de débrouillardise, de violence parfois et d’absence de scrupules…)
Son récit devrait constituer un roman de formation, une sorte d’éducation sentimentale… ou comment apprendre à vivre sans faire preuve de sentiment. (Car, dans la « vraie » vie, il n’y a pas de place pour les sentiments). Notre héros fera de son mieux. C’est-à-dire de son pire. Mais il ne faudra pas trop lui en tenir rigueur. Car le fond, sans doute est bon. (Ce qui reste à vérifier). En tout cas, l’accompagnant sur son chemin d’infortune à la recherche de la fortune, nous ne devrions pas manquer de toucher le fond… Certains diront de Pierrot qu’il est mal adapté à la société ; d’autres au contraire qu’il est trop adapté.
Mémoires d’un chien ou mémoires d’un drôle d’oiseau ?
Au lecteur d’en décider.
(Je suggère à l’éditeur qu’il se serve de ces quelques lignes pour rédiger ce qu’on appelait autrefois le « prière d’insérer », ou, selon les mœurs d’aujourd’hui, la « quatrième de couverture ».)
Prix
22 €
Quantité & panier
Caractéristiques
- Pages : 327
- Langue : Français
- ISBN : 978-2-37071-158-8
- Dimensions : 14 x 19.5
- Date de sortie : 23/08/2018
Revue de Presse
Un article de Jean-Claude Lebrun dans L’Humanité du 20 décembre 2018. Cliquez ici