Enquête sur une dispersion

« Tanguy regardait la fumée monter entre les branches des arbres dépouillés, les enrober, les parfumer. Feu de feuilles et de branchages que le voisin avait allumé et dont les cendres passaient dans l’entrelacs du grillage. Elle jeta un coup d’œil sur le téléphone, muet, mais bien raccroché. Elle fit la mise au point sur les cendres voletantes entre les branches, appuya sur le déclencheur. Côté rue elle vérifia la plaque, lut mentalement, elle était satisfaite de la sobriété de l’intitulé sur lequel elle s’était arrêtée : E. Tanguy, cabinet de détective privé, qui laissait son prénom féminin dans l’ombre, et le nombre de ses collaborateurs, nul. Elle avait réglé l’objectif sur la voie ferrée, pour quand passerait un train. Elle aimait cette rue, tranquille (traversée par le bruit des trains), à l’écart sans trop. Quand le téléphone sonna. Son père ou Francesco ? Elle paria pour une nouvelle affaire. »