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Catalogue

Mise en page 1

Patricia Galvao (Pagu)

Parc industriel

Ce livre, écrit en 1932, et publié début 1933, est sans doute le premier roman « prolétaire » publié au Brésil, pendant urbain et industriel, thématiquement, du roman social nordestin qui est apparu dans les années 1930 (Jorge Amado, José Lins do Rego, Graciliano Ramos…) ; à la perspective marxiste s’ajoute par ailleurs une très évidente dimension féministe.

Le récit se situe à São Paulo, et plus précisément dans le quartier ouvrier du Bras, zone des industries textiles qui employaient notamment des femmes et des travailleurs issus de vagues d’immigration italienne assez récentes. On suit les itinéraires divers de quelques femmes du peuple (et secondairement de quelques hommes), les choix qu’elles font ou les sorts qu’elles subissent face à une même situation collective, c’est-à-dire l’asservissement de la femme travailleuse dans un système élitiste, capitaliste et patriarcal : militantisme révolutionnaire et clandestinité, prostitution, compromission avec la bourgeoisie… Les questions de la race, du genre et de la dépendance sexuelle sous toutes ses formes (flirts et mariages d’une classe sociale à l’autre, prostitution misérable ou de luxe…) croisent constamment la dimension sociale et politique du propos.

Ce roman a été consciemment rédigé dans un but de propagande mais on y observe l’héritage de la prose moderniste des années 1920, notamment les romans les plus expérimentaux d’Oswald de Andrade (alors compagnon de Pagu) : un style bref et sec, elliptique, avec de légères audaces syntaxiques, portant souvent un ton satirique ; une narration alerte volontiers fragmentaire, qui privilégie la succession de flashs, entrecroisant librement le parcours des différents personnages…
Sur un plan plus documentaire, c’est aussi, bien sûr, un témoignage de première main sur un moment significatif de l’histoire du mouvement ouvrier (et du féminisme) au Brésil : dans une République fédérale et libérale à bout de souffle, qui a connu au cours des années 1920 une véritable crise de l’autorité, São Paulo, d’abord enrichie par le café, est alors le moteur de l’industrialisation du Brésil, où l’élite politico-économique est prise à revers par la crise de 1929 ; mais comment s’y organise la lutte sociale ? En 1931-32, un Parti communiste brésilien existe depuis une dizaine d’années mais il est illégal et le militantisme révolutionnaire est de plus en plus poursuivi par le régime autoritaire et populiste de Getulio Vargas qui a pris le pouvoir par la force en 1930 (et qui finira par instaurer une véritable dictature avec l’Estado Novo en 1937-1945)…
La fiction très concrète de Pagu est en prise directe avec cette réalité, sans être tout à fait un roman à clés.

Traduction du portugais (Brésil), notes & postface par Antoine Chareyre.
Prologue de Liliane Giraudon.

Inédit en français

Prix

14 €

Quantité & panier

Caractéristiques

  • Pages : 168
  • Langue : français
  • ISBN : 9782370710345
  • Dimensions : 140 x 200
  • Date de sortie : 06/03/2015

à propos de l'auteur

Author

Issue de la petite classe moyenne, après un passage dans le groupe d’avant-garde des Anthropophages menés par Oswald de Andrade, était depuis peu (avec ce dernier) plongée dans une vie militante auprès du monde ouvrier, exerçant elle-même toutes sortes d’emplois précaires, publiant un éphémère journal d’information et de satire de l’actualité socio-économique, manifestant, et déjà au bord de la clandestinité, surveillée et recherchée par la police : elle sera la première femme prisonnière politique de l’histoire du Brésil (un premier séjour en prison au début des années 1930, puis près de cinq ans de réclusion de 1936 à 1940…). Liée d’abord au Parti communiste brésilien mais suspecte : intellectuelle ingérable, incarnation même de l’émancipation féminine, scandaleuse par sa vie privée, son affichage en société et cette forme d’agit-prop dont Parc industriel est un exemple (rédigé justement avec la volonté de démontrer sa bonne volonté de bourgeoise prolétarisée, mais publié sous pseudonyme à la demande du Parti…). Elle reste connue aujourd’hui comme une figure marquante de l’histoire culturelle brésilienne, une icône du féminisme et de l’engagement social.

Revue de Presse

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Article d’Odile Hunoult paru dans la Quinzaine Littéraire n°1135, 16-30 sept 2015 :

Article sur Pagu - Quinzaine Littéraire 1135 16-30 sept 2015_site

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Article d’Éric Dussert dans Le Matricule des Anges n°162, avril 2015 :

article Dussert - Pagu_site

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Article de Clara Domingues paru dans Clara Magazine, avril/mai 2015 :

DOC181115-18112015165540

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Lire la chronique de Corinna Gepner « Lusophonies » du 29 avril 2015, sur le site de l’ATLF.

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Lire le compte-rendu de Frédérique Guétat-Liviani sur Sitaudis, 20 avril 2015.

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