Aubrac, les faits et la calomnie

L’évasion de Raymond Aubrac, grâce à l’action de Lucie Aubrac et d’un commando de résistants, est sans doute l’une des histoires les plus belles de la Résistance. Elle a donné lieu à de nombreux récits et à des adaptations cinématographiques.
Or, Lucie et Raymond Aubrac, après avoir eu droit aux honneurs des médias lors de la sortie du film de Claude Berri, ont fait l’objet d’une violente campagne de calomnie qui, en l’absence de contre-enquête et d’une riposte suffisante, risquerait fort bien de laisser des traces.
Un premier article mettant en doute l’évasion de Raymond Aubrac grâce à l’action armée à laquelle a participé Lucie, est paru dans Historia de mars 1997, sous la signature de Gérard Chauvy. Le même auteur faisait paraître début avril un ouvrage dans lequel il faisait la part belle aux allégations de Vergès, avocat de Barbie. Cette campagne qui participe d’une tentative plus générale de discréditer la Résistance ou du moins de répandre le doute quant à la réalité des faits de résistance, campagne largement relayée par la presse, pose le problème non seulement du respect de la vérité historique et du respect des personnes, mais aussi du droit à l’information, donc de la démocratie.
L’historien François Delpla, spécialiste de la seconde guerre mondiale, s’appuyant sur des documents dont l’authenticité est vérifiable par tous, répond point par point à ces allégations. Son livre constitue le dossier de l’affaire Aubrac, un couple de résistants dans la tourmente.